balade du samedi 08/08/2009

Bonsoir à tous,

Je profite de quelques secondes de connexion pour vous envoyer cette traduction sur la situation du chômage aux USA.

Bonne lecture

http://www.economist.com/world/unitedstates/displayStory.cfm?story_id=14201142

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Signs of economic cheer
Glimmers of hope
Aug 6th 2009 WASHINGTON, DC
From The Economist print edition

Leurs d'espoir.

Meilleures nouvelles sur le chômage aux Etats-Unis.

Quand Barack Obama visita Elkhart en Indiana au début du mois de février, quelques semaines après son investiture, l’affaire était sombre. Durant les 12 mois précédents, le taux de chômage avait plus que triplé pour atteindre 18,3 %. Le président plaida pour le passage à un stimulus fiscal massif, insistant sur le fait que « ne rien faire n’[était] pas une possibilité ». Le temps qu’il retourne à Elkhart le 5 Août, il était un peu plus radieux. Les usines locales « sont en train de revenir à la vie », proclama-t-il. Quelques jours auparavant, il avait déclaré que l’économie avait fait « sensiblement mieux » qu’attendu.

La bonne humeur de M. Obama est bien fondée : la récession de l’Amérique semble atteindre sa fin. Le 31 juillet, le gouvernement a annoncé une contraction du Produit Intérieur Brut (PIB) pour le 2nd semestre, mais de seulement 1 % en glissement annuel. Une grande partie de ce déclin reflétait la détermination des entreprises à maintenir les usines et les employés à l’arrêt et à répondre aux nouvelles commandes avec les stocks existants. A présent, les stocks sont si bas que la production devra être remise en route.

Le lot de chiffres déjà disponibles pour juillet a renforcé les attentes selon lesquelles le PIB augmentera durant le trimestre actuel de 3 %. Un indice mesurant l’activité manufacturière a progressé à son plus haut niveau depuis août dernier et les fabricants annoncent que les commandes ont augmenté rapidement, au meilleur niveau en deux ans. Les ventes de voitures ont bondi de 15 % pour atteindre un niveau annualisé de 11,2 millions d’unité et les constructeurs sont en train de monter en puissance leur production. La vente des logements anciens a progressé. Même la ville de Elkhart, assez mal-en-point, présente quelques bonnes nouvelles : le 4 août, le fournisseur d’équipement de loisir pour automobiles Dometic a déclaré qu’avec quelques aides issues d’incitations financières locales, il rajouterait 240 emplois supplémentaires à son exploitation dans la ville.

M. Obama n’a pas perdu de temps avec ses aides en décaissant les 787 milliards de dollars de son stimulus fiscal pour encourager cette reprise. En fait, la contribution de ce stimulus a été jusqu’à présent relativement modeste. Plus importante fut la dernière injection massive de capital public, de prêts et de prêts garantis dans le système financier à l’automne dernier et les stress tests des banques ce printemps. Cela a stoppé la spirale à la baisse du prix des actifs, les retraits de crédit et les faillites de banques qui avaient menacé de changer la récession en dépression.

L’un des bouts de nouvelles les plus encourageants est que l’indice S&P/Case-Shiller 20-city mesurant les prix de l’immobilier a juste reculé de 0,2 % entre avril et mai, le plus petit recul en deux ans. Des prix immobiliers stables contribueraient beaucoup à réduire les défauts de paiement, consolidant alors les bilans des banques et restaurant les flux de crédit.

Malgré les bonnes nouvelles, la côte de popularité de M. Obama, bien qu’élevée, est en train de s'effriter. Ceci, en partie, parce que le point de repère le plus important, à savoir l’emploi, demeure morne, et ce de manière surprenante. Le chômage répond habituellement à la croissance économique dans une relation qui a été mise en évidence par l’économiste Arthur Okun dans les années 1960. Mais il a augmenté davantage durant cette récession que la plupart des formulations que la Loi d’Okun ne le suggérerait.

La publication la semaine dernière des révisions apportées aux données du PIB précédent explique l’une de ces discordance. Les révisions montrent que le PIB a décliné de 3,7 % cumulés depuis la fin de l’année 2007, révélant ainsi la pire récession depuis la Grande Dépression à égalité avec 1957-1958 (avant ces révisions, le déclin était établi à 2,5 %). Malgré cela, Michael Feroli, un économiste de JPMorgan Chase, indique que la Loi d’Okun aurait prédit un taux de chômage de seulement 8,6 % durant le second trimestre, alors qu’il s’établissait en réalité à 9,3 % en moyenne.

Plusieurs facteurs sont ici l’œuvre. Les bénéfices accrus de l’assurance chômage encourage certains travailleurs à continuer à chercher un emploi plutôt que se retirer finalement de la main d’œuvre disponible, accentuant peut-être d’un demi-point le taux de chômage selon la Fed. La saignée subie par leur situation financière peut avoir conduit des gens à chercher du travail plutôt que de partir à la retraite ou de rester à la maison avec leurs enfants.

Et les entreprises ont été plus rapides à réduire leur effectifs. Certaines gèrent probablement de manière plus rigoureuse leurs liquidités en raison du resserrement du crédit. D’autres peuvent simplement se montrer plus pessimistes quant à une reprise éventuelle. Quelle que soit la raison, l’un des résultats est que la productivité progresse, amortissant les marges de profit. Robert Hall qui dirige le comité académique qui repère les récessions à l’université de Stanford, considère qu’Okun avait conçu sa loi à une époque où la productivité tombait habituellement durant les récessions : « quand la productivité augmente, la loi est infirmée. Bien que j’aie été un grand fan de la loi d’Okun, je suis désolé de son obsolescence. »

La différence avec l’Europe est particulièrement frappante. Dans la zone euro, le PIB a chuté plus sévèrement qu’aux Etats-Unis mais le chômage a moins augmenté (voir graphique). Les employeurs sont plus lents à renvoyer les employés qu’en Amérique, partiellement grâce aux subventions gouvernementales qui les encouragent à réduire le nombre d’heures de travail à la place (voir article). Cela signifie que le chômage européen sera probablement plus lent à décroître une fois que le PIB se redressera.

Mais il semble que le chômage mettra aussi du temps à reculer en Amérique. Il est peu vraisemblable que les entreprises procèdent à beaucoup de recrutements avant que la croissance n’apparaisse comme durable, et jusqu’ici, ce n’est pas le cas. Le réapprovisionnement en stock constituera un coup de fouet temporaire sans une hausse de la demande de la part du consommateur. Les ventes de voitures ont été fortes en grande partie en raison du programme fédéral de primes à la casse qui permet aux Américains de se défaire de leur vieille voiture pour 4 500 dollars quand ils l’échangent contre une nouvelle. Le programme était censé perdurer jusqu’au 1er novembre mais le milliard qui lui était affecté a été pris d’assaut en quelques jours à partir de sa mise en place le 24 juin. La Chambre des Représentants a voté pour deux milliards de dollars supplémentaires et il était attendu que le Sénat en fasse autant au milieu de la semaine. Mais les voitures achetées aujourd’hui pourraient signifier moins de voitures achetées dans le futur.

Si la croissance s’arrête encore une fois dans le courant de cette année, cela anéantirait les prévisions que M. Obama a établies pour construire son stimulus à coup d’argumentaires insistants. Dick Moore, le maire d’Elkhart, a été si enthousiaste au sujet du soutien fédéral que des officiels du comté dégoisent sur le fait qu’il dormirait dans des pyjamas à l’effigie d’Obama. Bien que le président aie eu l’obligeance de promettre 39 millions de dollars pour une unité locale de Navistar afin de fabriquer des camions électriques, l’entreprise aura besoin de temps pour augmenter proportionnellement la production et recruter des employés. En attendant Dorinda Heiden-Guss, qui dirige le groupe de développement économique du comté, a été assaillie de requêtes d’entreprises cherchant à obtenir des primes, beaucoup d’entre elles sans même un semblant de business plan.

Autre avertissement : tous les chiffres sont sujets à révision, peut-être des années plus tard. Même la Grande Dépression s’est empirée. Selon les dernières révisions, le PIB a baissé de 26,7 % entre 1929 et 1933 : le chiffre avant révision n’était seulement que de 26,6 %. Les lueurs d’espoir d’aujourd’hui pourraient bien être révisées un peu plus tard.